Conférence sur les cités végétales et le biomimétisme

Une conférence fort intéressante menée avec brio par monsieur Luc Schuiten, architecte utopiste et philosophe.

C'était, pour ma part, une très très bonne conférence, enrichissante, innovante et utopiste. Le discourt était fluide et compréhensible (j'avais eu quelques doutes en voyant que ce monsieur était philosophe) et très bien illustrée, aussi bien par des dessins du conférencier (il trouve que les dessins sont beaucoup plus eplicitent que les mots, donc il dessine beaucoup) que par ses propres réalisation (sa maison notamment)..

J'aimerais donc vous la faire partager, sans non plus la restituer mot pour mot. Je voudrais juste vous faire partager l'expérience que j'ai eu hier. Et peut-être vous faire rêver un peu!

Je vais commencer par quelques définitions, ne serait-ce que pour comprendre l'intitulé.

Biomimétisme : nouvelle science qui s'inspire de la nature, du vivant.

Archiborescence : architecture à partir du vivant, des arbres.

Ce qui est revenu le plus souvent dans cette conférence, c'est l'isolation de l'homme avec son environnement, avec l'extérieur, avec le vivant. A travers ces cités végétales, il voudrait recréer ce lien, faire en sorte que l'homme retrouve sa place sur terre.

Pour faire ces cités végétales, bâtient à partir du durable et du renouvelable, du vivant, Monsieur Scuiten ne cherche pas à immiter la nature, mais à s'en inspirer que les constructions humaines se fondent dans la nature et deviennent "vivantes", qu'elles replissent un rôle.

Les projets qu'il a réalisé l'ont été avec des matériaux de récupération (dalle de trottoir, débrit de bâtiments démolis), des produits locaus et non transformés (planches non redressées, bois brut...) pour utiliser le moins d'énergie possible.

Il a cité l'exemple de Shanghai, où il imagine une évolution de la ville sur 100 ans (de 2000 à 2100). Il a dessiné la ville sous son célèbre nuage de pollution. Puis il végétalise peu à peu la ville, utilisant des biotechnologies telle que le bio-béton, pour finalement arriver en 2100 à une pollution 0.

Dans ces villes, l'architecte imagine des toits végétaux, sur lesquels se trouveraient des potagers, des vergers, des poullaier etc... tout ce qui permettrait de subvenir à nos besoin en nouriture tout en restant dans un systhème local. Ces productions et récoltes seraient gérés par la ville et ainsi assurer une équité.

Il imagine aussi de nombreuses passerelles pour passer d'une toiture à une autre, pour recréer du lien entre les citadins. Citadins qui travailleraient communément dans les lieux de productions. Mais il souhaite aussi que les gens prennent leur temps, flânent, vivent autrement, redécouvrant ainsi le vivant, les liens qui nous unissent.

Vous trouverez ici une vidéo de Luc Schuiten montrant l'évolution qu'il imagine pour le quartier de la Pardieu à Lyon. Cette vidéo vous permettra de mieux vous rendre compte de ce qu'il imagine pour notre futur (enfin pour celui de nos enfants parce qu'en 2100 je suis pas sûre d'être encore là!)..

Cité des vagues, pour s'accorder avec l'environnement

En plus d'imaginer des cités végétales, il immagine des tas de choses plus délirantes les unes que les autres (mais toujours dans l'espoir de les voir se réaliser).

Déjà sa voiture. Elle est électrique et à pédales et peut aller jusqu'à 90 km/h. Elle peut aussi parcourir 100 km avec un plein d'électricité à 50cts ou 150 en pédalant!

Il pense aussi au Chenillard ou au Tractainer, ces voitures du futur.. Ces véhicules auraient une intelligence collective avec la formation de convois pour économiser de l'énergie, communiquant avec leur antennes (via un réseau informatique), s'arrêtant ou repartant selon les "wagons" qui se détachent ou entre dans le convois.

Il y a aussi les cyclos, le Sautraile, qui nous permettrait de nous déplacer en planant, utilisant l'énergie de nos jambes pour sauter et s'envoler, ou encore à l'ornithoplane à ailes battantes.

Ces derniers sont vraiment sympas. Ressemblant en tous points au oiseaux, ils seraient remplis d'hélium et constituer à leur surface d'une membrane qui capterait l'énergie solaire et la retransmettrait aux hélices et au ailes. Un mode de déplacement lent et serein.

Mais j'avoue avoir un doute sur la fiabilité de l'hélium, au vu des catastrophes qu'il y a eu avec les dirigeable. Mais l'ornithoplane à ailes battantes étant moins gros peut-être y a-t-il moins de risques...

Durant la conférence il nous a raconté une annectode où lui-même a volé au dessus de la cité des sciences en battant des ailes! Suite à ça et au soucis que peut poser le vent en extérieur, il imagine un aérium où chacun pourrait voler (et choisir ses ailes!).

[Ajout post publication]

Dans sa première maison, l'architecte a voulut que l'on utilise nos sens pour entrer chez lui. Pour celà il a créé une serrure spéciale. Pour l'ouvrir il faut mettre sa main dans un trou qui débouche sur un gant de fourrure et ensuite faire jouer des bouts de bois pour ouvrir la porte. Je trouve ça super bien pensé et ingénieux!

La serrure

Le mécanisme

[Fin de l'ajout]

Pour ce qui est du présent, il essaye, en vain généralement, de faire passer des projets pour réhabiliter des lieux "perdus", comme l'espace laissé par la démolition d'un bâtiment par exemple. Il souhaiterait mettre en place des jardins vertucaux

Avant

Après

ou des logements pour les SDF (logement économes en énergie, peu cher et avec un balcon où ils pourraient avoir une vue sur la rue, lieu qui leur est important).

Avant

Après

Malheureusemnt, si les politiques admettent ses bonnes idées, ils ne les approuvent pas.

Pour conclure ce long article, je dirais que cette conférence nous montre qu'il est possible, avec beaucoup d'idées, de rêves, de projets, de passion, on pourrait imaginer des solutions pour l'avenir.

J'ai vraiment aimé cet exposé, l'intervenant était vraiment eplicite, impliqué et passionné par ses projets, sa vision des choses. Cependant j'avoue que l'architecture qu'il prévoit pour notre futur n'est pas de mon goût.

Je finirais par sa dernière phrase, une citation de Francis Blanche : "Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement"

Toutes les images viennet du site de Luc Schuiten ici

Pour aller plus loin :

Arte sella, un land art où un début de cité végétale pousse

Le quartier Vauban à Freiburg, en Allemagne où la vie communautaire a été repensé

Biomimecry Europa

Comments

[CalmingTheSnake]

Il est aussi dessinateur de BD, depuis longtemps, en collaboration avec son frère François, scénariste. BD que j'aime beaucoup, où sa patte d'architecte me plait énormément.

;)